LA FORCE DU SILENCE

Par Sam's • 17 avr, 2015 • Catégorie: ARCHIVES, EXPLORATIONS DE CONSCIENCE, LES PLUS POPÜLAIRES

Dialogue entre Carlos Castaneda et don Juan dans
” La Force du Silence “.

Si les portes de la perception étaient nettoyées,
Toute chose apparaitrait à l’homme
Telle qu’elle est, infinie.
- William Blake -

Il y est question d’énergie et que l’énergie est nécessaire afin d’accéder et percevoir des mondes dans la réalité non ordinaire.
Que l’intention est le moyen de communication avec ces mondes parce que tout, dans le cosmos tout entier est relié par l’intention :

« Les êtres humains naissent avec une quantité finie d’énergie, dit-il, une énergie qui se ploie systématiquement, depuis le moment de la naissance, de telle sorte qu’elle puisse être utilisée le plus favorablement par la modalité du temps.

– Que voulez-vous dire par la modalité du temps ? lui demandai-je.

– La modalité du temps est le faisceau d’énergie spécifique que l’on perçoit, me répondit-il Je crois que la perception de l’homme s’est modifiée au cours des siècles. Le temps réel décide du mode ; le temps décide quel faisceau spécifique de champs d’énergie, parmi d’innombrables autres, doit être utilisé. Et le fait de manier la modalité du temps – ce petit nombre de champs d’énergie sélectionnés – absorbe toute notre énergie disponible, ne nous laissant rien qui puisse nous aider à utiliser aucun autre champ d’énergie. »

Il m’incita, par un subtil mouvement des sourcils, à réfléchir à tout cela.

« C’est: cela que j’entends lorsque je dis que l’homme ordinaire ne dispose pas de l’énergie nécessaire pour s’occuper de sorcellerie, poursuivit-il. S’il n’utilise que l’énergie dont il dispose, il me peut percevoir les mondes que perçoivent les sorciers.
Pour percevoir ces mondes, les sorciers ont besoin d’un faisceau de champs d’énergie qui ne sont, en général, pas utilisés. Naturellement, si l’homme ordinaire doit percevoir ces mondes et comprendre la perception des sorciers, il faut qu’il utilise le même faisceau qu’eux. Et cela est tout simplement impossible, parce que toute son énergie est déjà employée. »

Il se tut, comme s’il cherchait les mots justes pour sa démonstration.

« Considère-le ainsi, continua-t-il,: Le fait est que tu n’apprends pas la sorcellerie à mesure que le temps passe ; ce que tu apprends, en revanche, c’est à économiser ton énergie.

Et cette énergie te servira à manier: certains des champs d’énergie qui te sont aujourd’hui inaccessibles. C’est cela la sorcellerie : la capacité d’utiliser des champs d’énergie que l’on n’emploie pas pour percevoir le monde ordinaire que nous connaissons. La sorcellerie est un état de conscience. La sorcellerie est la capacité de percevoir quelque chose que la perception ordinaire ne peut pas appréhender.

…/…

Il disait qu’il existe dans l’univers une force incommensurable, indescriptible, que les sorciers appellent l’intention, et qu’absolument tout ce qui existe dans le cosmos entier est relié à l’intention par un lien de communication. Les sorciers, ou les guerriers, comme il les appelait, s’occupaient de discuter, de comprendre et d’utiliser ce lien de communication.

Ils s’occupaient surtout de le nettoyer des effets paralysants qu’entraînaient les préoccupations ordinaires de leur vie quotidienne. À ce niveau, on pouvait définir la sorcellerie comme la procédure consistant à nettoyer son propre lien de communication avec l’intention.

Don Juan insista sur le fait que cette « procédure de nettoyage » était très difficile à comprendre, ou à apprendre, C’est pourquoi les sorciers divisaient leur enseignement en deux catégories. L’une consistait en un enseignement destiné à l’état de conscience de la vie quotidienne, où le processus de nettoyage se présentait d’une manière déguisée.

L’autre consistait en un enseignement destiné aux états de conscience accrue, comme celui dont je faisais maintenant l’expérience, et dans lesquels les sorciers puisaient la connaissance directement de l’intention, sans l’intervention gênante du langage parlé.

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La première histoire de sorcellerie que je vais te raconter s’appelle « les manifestations de l’esprit », commença Don Juan. Mais ne te laisse pas mystifier par cette formule. (…) L’histoire dit qu’il était une fois un homme, un homme ordinaire, sans caractéristiques particulières. Il était, comme tout le monde, une voie de passage pour l’esprit. Et, à ce titre, comme tout le monde, il faisait partie de l’esprit, partie de l’abstrait. Mais il ne le savait pas. Le monde l’occupait tellement qu’il n’avait en fait ni le temps ni l’envie d’étudier la question.

L’esprit essaya, en vain, de lui révéler ce qui les liait. Recourant à une voix intérieure, l’esprit dévoila ses secrets, mais l’homme était incapable de comprendre ces révélations. Naturellement, il entendait la voix intérieure, croyait que c’étaient ses propres sentiments qu’il éprouvait et ses propres pensées qu’il avait à l’esprit. Pour le tirer de son assoupissement, l’esprit lui donna trois signes, trois manifestations successives. L’esprit croisa physiquement le chemin de l’homme de la manière la plus visible. Mais l’homme n’était conscient que de ses propres affaires. »

(…) « La seule chose que je pourrais ajouter est que l’esprit fut contraint d’avoir recours à la ruse à cause du total refus de comprendre dont l’homme faisait preuve. Et la ruse devint l’essentiel du chemin des sorciers. Mais cela est une autre histoire. »

« Nous restâmes silencieux pendant quelques minutes. Le silence qui m’entourait était sinistre. Je crus que j’entendais le bruissement des nuages bas qui descendaient des hautes montagnes vers nous. Puis je m’aperçus que ce que j’entendais était le vent. De là où je me trouvais, on aurait dit le chuchotement de voix humaines. »

Castaneda à lire et télécharger en PDF

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Le chamanisme moderne a abandonné le travail psychologique et spirituel parce que cela requiert un effort. Pour aller à la recherche de l’auto-découverte et aller vers d’autres sphères spirituelles, il faut de l’énergie.

Nous avons tant de tentations dans le monde physique, tant d’occupations et de préoccupations que nous nous coupons fortement de cet objectif qu’est le travail intérieur.

Or il nous faut viser cet objectif et ce dessein doit être inébranlable…
S’il n’y a pas cet objectif considéré comme sacré, nous mourrons sans avoir expérimenté le beau, sans avoir expérimenté l’amour. L’amour pour lequel nous sommes venus ici sur Terre.

Le chaman qui ne se fixe pas cet objectif pourra voir les serpents, les jaguars, les muses, mais il ne pourra pas voir l’Essence de l’Esprit, il ne pourra par réaliser un excellent travail d’auto-découverte.

Chaque émotion non dissipée se transforme en cristallisation qui freine progressivement la circulation de l’énergie vitale en nous. Peu à peu, nous perdons de l’énergie, de la vitalité, de la santé physique, psychique, spirituelle.

Le chaman, effaçant peu à peu l’emprise de son passé en faisant face à la mort et à l’inconnu, dissout ses agrégats d’énergie, retrouve de plus en plus de vitalité, diminue progressivement l’emprise de l’interprétation collective subjective du monde et revient au contact de la réalité énergétique de la vie.
http://espaceconscience.com/…/chamanisme-et-psychanalyse-p…/

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